Application et limites des indicateurs bibliométriques : critique de la proposition de classement mondial des départements de science politique de Hix

Abstract

Les mesures bibliométriques, telles que fournies par la base de données bibliographiques multidisciplinaire Social Science Citation Index (SSCI) de l’Institute for Scientific Information (ISI), constituent indéniablement un outil de travail des plus utiles pour les bibliothécaires et les chercheurs. Pourtant, bien que des chercheurs en sciences de l'information et des bibliothèques aient démontré le risque d’interprétation erronée généré par l’utilisation de facteurs d’impact des publications dans le cadre de l’évaluation de la performance des départements universitaires, certains auteurs persistent à promouvoir la bibliométrie comme un outil permettant de mesurer la productivité de tels départements, jusqu’à l’échelle européenne. En prenant comme postulat un ambitieux classement mondial des départements de science politique, le présent article constitue une réflexion sur la fiabilité et l’attrait des indicateurs de performance bibliométriques, pour arriver à la conclusion suivante : la promotion d’une culture d’évaluation << panoptique >> au sein des universités ne saurait se traduire par une amélioration de l’enseignement supérieur, mais constituerait au contraire une menace pour la conception et le rôle classiques de l’université.